À 40 ans, Yassine Yakouti est père de deux enfants et marié à une députée célèbre. Le barreau de Paris l’a vu progresser, petit à petit, en tant qu’avocat pénaliste. Aujourd’hui, son cabinet est couru dans le premier arrondissement de Paris, au 217 de la rue Saint-Honoré. Retour sur les origines modestes et marocaines de ce grand avocat parisien épris de justice.
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Yassine Yakouti, le Maroc et les premiers pas en tant que fiscaliste
Ses grands yeux sombres ne laissent pas indifférent. Son mystère rappelle ses terres familiales et le charme de l’évasion dans un désert du Maghreb. Il a grandi avec ses parents d’origine marocaine à Antony, dans les Hauts-de-Seine, et a fait un emprunt pour se payer des études en école de commerce à Nice, à l’Edhec, puis en droit pour devenir avocat.
Pour parvenir à porter la robe, il travaillait comme chauffeur-livreur pour financer ses études. Il obtient son master de droit à Paris Sud avec une spécialisation en droit des affaires. Il s’est d’abord spécialisé en fiscalité internationale et droit des affaires.
Une expérience internationale de juriste
Yassine Yakouti est passé par les grands cabinets fiscalistes américains comme Baker McKenzie, Charmant Stirling, Freshfields Bruckhaus Deringer… Il a enchaîné les travaux de recherche pour défendre les grands comptes comme la RATP, PPR devenu Kering en 2013. Il multiplie les expériences outre-Atlantique, à Chicago, Indianapolis et New-York.
Mais la crise des subprimes l’oblige à se poser les bonnes questions. Suis-je vraiment fait pour une carrière dans la fiscalité ? Où doit-on plus se battre lorsqu’on est épris de justice ?
L’attrait de la justice pénale pour Yassine Yakouti
Yassine Yakouti a en commun avec sa femme des origines modestes, mais qui lui ont donné envie de réussir et de montrer que le mérite permet de s’extraire de son milieu et de réussir avec les chances de la République française. Il défend les députés issus de la diversité, les salariés espionnés par la direction d’Ikea ou le rappeur Kaaris.
Mais tout a commencé avec un petit cabinet spécialisé en protection juridique. Il fallait résoudre des histoires de chiens écrasés, une affaire de gifle à Soissons, un conflit entre voisins qui a dégénéré en bagarre vers Evreux à cause d’une branche d’arbre qui dépassait. Depuis deux ans, il siège au Conseil de l’Ordre des avocats.
C’est un peu pour lui la reconnaissance de tout son parcours, et tout ce qui doit au Maroc qui reste pour lui un état important dans le monde, la terre de ses parents. Tout a commencé en 2009. Il a passé beaucoup de temps à étudier toutes les peines de justice, les maisons d’arrêt et la prison non-stop. « Si je devais donner un conseil à un jeune avocat : il faut aller dans les centres pénitentiaires, il faut aller en prison, il faut aller en prison, il faut aller en prison », aime scander l’avocat pénaliste.
En 2013, il embauche sa première stagiaire qui est devenue sa collaboratrice pendant 7 ans. Aujourd’hui, Yassine Yakouti est soutenu par trois collaborateurs, auxquels s’ajoutent régulièrement des stagiaires. Il continue d’apprendre en préparant ses plaidoiries ou dans les cours d’assises sur des dossiers criminels qui lui apportent beaucoup.
Yassine Yakouti : Un homme de réseau proche de Vincent Nioré
Ce proche de Vincent Nioré, avocat au Barreau de Paris depuis 1983, et ancien Premier secrétaire de la Conférence, ancien membre du Conseil de l’Ordre, ancien membre du Conseil National des Barreaux et Président l’Institut de Droit pénal du Barreau de Paris, sait qu’il progresse tous les jours. Yassine Yakouti est toujours présent pour parler de son métier, par exemple au micro de Lilas Louise Maréchaud, fondatrice de Fleur d’avocats.
Il a son avis sur le sujet du bien être au travail dans l’avocature. Il ne cache pas non plus son admiration pour Jacques Vergès. « Je suis devenu avocat parce que petit, j’étais prolixe et mon entourage disait que je finirais avocat, notamment dans ma famille », avoue l’avocat Yakouti. Il aime aussi évoquer l’affaire Omar Raddad, vingt-huit ans après sa condamnation pour le meurtre de Ghislaine Marshal.
Il aurait aimé défendre cet ancien jardinier qui a vu sa deuxième requête en révision de son procès refusée par la commission d’instruction de la Cour de révision. Rappelons que l’ancien jardinier marocain de Ghislaine Marshall avait été condamné en 1994 à dix-huit ans de réclusion criminelle pour le meurtre de cette dernière, puis gracié partiellement, mais pas innocenté.
La cause de l’enfance, un sacerdoce pour Yassine Yakouti
Yassine Yakouti, en tant que pénaliste, s’intéresse beaucoup à la cause des enfants des rues. Il intervient notamment auprès d’associations qui défendent la cause des rues ou Madar.
Pour “Cause des rues”, il fait des chantiers internationaux. « J’essaie de donner un petit coup de main à l’association en France Madar ou Maghreb Action on Displacement and Rights« , précise-t-il sur Action Maghreb sur le déplacement et les droits. « Il s’agit d’un réseau qui permet d’intervenir directement sur les vies des personnes confrontées au déplacement dans la région du Maghreb », explique l’avocat. Le réseau est financé par le UKRI AHRC Global Challenges Research Fund (GCRF) Collective Programme (Network Plus).
L’action de MADAR est de mettre en place des collaborations de recherche et de soutenir des projets de justice qui s’appuient sur l’expertise régionale de chercheurs britanniques et Maghrébins qui travaillent dans les domaines des arts, des sciences humaines et des sciences sociales et politiques.
MADAR met en avant la pluridisciplinarité en privilégiant des méthodes participatives et collaboratives. Les initiatives artistiques et créatives permettent de mobiliser des voix du monde entier, de faciliter la participation des groupes marginaux et sous-représentés et de donner un rôle plus actif aux personnes déplacées dans le processus de recherche et dans leurs résultats
Yakouti, fan de foot et… de justice
Le goût pour l’humanitaire, Yassine Yakouti l’a développé au sein de Sports Sans Frontière avec son ami, Thibault Guilluy, actuel haut-commissaire aux entreprises solidaires. Il garde aussi de très bons souvenirs de ses opérations humanitaires avec l’association Gosses des rues d’ici et d’ailleurs.
Yassine Yakouti aime partir à l’étranger, notamment en Inde, au Maroc et au Kosovo, parfois avec des jeunes de quartiers qui, face à leurs difficultés, s’en sortent avec un vrai chantier d’insertion.
C’est ainsi qu’il aida à construire un atelier d’insertion, une bibliothèque, un terrain de sport, une boulangerie ou une école… Son goût pour la justice reste encore bien vivant. Yassine Yakouti aimerait développer sa clientèle hors de France. Il reste tant épris de découvertes et de justice.
Découvrez le CV de Yassine Yakouti : https://www.yassine-yakouti.fr/
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